LA PEINTURE: "Des origines aux Impressionnistes", Le XXème siècle (volet 12),
Les Peintres du XXème Siècle (Suite)
Les Grands Maîtres Français (Suite)
Victor Vasarely(1906-1968) né à Pecs (Hongrie) et mort à Paris 16°(France)
Győző Vásárhelyi naît le à Pécs, en Autriche-Hongrie. Il commence des études de médecine, qu'il arrête au bout de deux ans. Il s'intéresse alors au Bauhaus et étudie à l'atelier de Sándor Bortnyik à Budapest de 1929 à 1930.
En 1930, il s'installe à Arcueil avec son épouse Claire (Klára) Spinner (1908–1990), d'abord temporairement dans l'atelier Plas, puis au 1, avenue Jeanne-d'Arc. Il y débute comme artiste graphiste dans des agences publicitaires comme Havas, Draeger ou Devambez. C'est là qu'il effectue son premier travail majeur, Zebra (1937) considéré aujourd'hui comme le premier travail dans le genre op art.
En 1934, naît leur fils Jean-Pierre (mort en 2002) qui deviendra plasticien sous le nom d'Yvaral et travaillera avec son père.
Pendant la guerre, il fait la connaissance à Paris de Denise René qui ouvre bientôt sa galerie en lui dédiant sa première exposition en 1944.
En 1948, les époux tombent amoureux de Gordes (Vaucluse) où sera ouvert un musée Vasarely en 1970, soutenu par la fondation créée par Vasarely et son épouse en 1971, et fermé en 1996 face à des difficultés de gestion.
Pendant les deux décennies suivantes, Vasarely développe son propre modèle d'art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériaux, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs.
Le Christ et Saint Pierre comptent parmi les rares œuvres religieuses de l'artiste. Propriétés de la ville de Charenton-le-Pont, elles ont été exposées jusqu'en décembre 2018 dans la crypte de la cathédrale d'Évry. Vasarely a également conçu les vingt-cinq vitraux de l'église œcuménique Saint-François d'Assise de Port Grimaud dans le Var.
Il travaille aussi pour de nombreuses entreprises et métamorphose en 1972 avec son fils le "logotype de Renault".
De cette collaboration entre Renault et Vasarely, naitra une série d'œuvres installées au bord d'autoroutes françaises. « L'autoroute réalise le mariage heureux des paysages naturels et artificiels » dira Vasarely. L'artiste bénéficie du savoir faire technologique des laboratoires de peinture de Renault qui préconisent l'emploi de tôle émaillée pour résister aux intempéries.
Il réalise également en 1972 la façade des studios parisiens de RTL, au 22, rue Bayard dans le 8e arrondissement, habillée de lames métalliques. Cette œuvre, classée aux Monuments historiques, est démontée lors du déménagement de la radio le . RTL Group en fait don à la Fondation Vasarely, basée à Aix-en-Provence.
Il réalise dans les années 1970 la façade du collège Claude-Nicolas-Ledoux à Dole et devient alors un artiste phare des années 1960 à 1970.
Vasarely meurt le dans le 16e arrondissement de Paris, à l'approche de ses 91 ans, des suites d'un cancer de la prostate.
Maria Helena Vieira da Silva(1908-1992) né à Lisbonne (Portugal) et mort à Paris (France)
Maria Helena Vieira da Silva, née à Lisbonne le et morte à Paris le , est une artiste peintre portugaise, puis naturalisée française, appartenant à l'École de Paris.
Son style pictural propose un espace qui combine réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes. Elle est considérée comme l'un des chefs de file du mouvement esthétique dit du paysagisme abstrait.
A l’âge de onze ans Vieira da Silva commence l'apprentissage du dessin et de la peinture à l’École des Beaux-Arts de Lisbonne. Avant l'âge de vingt ans, elle étudie la peinture avec Fernand Léger, Charles Dufresne, Henry de Waroquier, la sculpture avec Antoine Bourdelle, et la gravure avec Stanley Hayter et Johnny Friedlaender, tous des maîtres dans leur discipline. Elle crée aussi des œuvres textiles (tapisseries) et céramiques (vitraux).
Elle s'installe en France en 1928, où elle se marie en 1930 avec le peintre d'origine hongroise Árpád Szenes ; elle est naturalisée en 1956.
En 1930, elle expose ses peintures à Paris. Après un bref séjour à Lisbonne et une période passée au Brésil durant la Seconde Guerre mondiale, elle regagne, en mars 1947 la France, où elle vit et travaille, principalement à Paris, le reste de sa vie.
Maria Helena Vieira da Silva y peint l'une de ses toiles majeures en 1951 : "Intérieur rouge" . Kaléidoscopique, cette huile sur toile est inspirée tant de sa propre approche de l'abstraction géométrique, du post-cubisme que des fameux azulejos de Lisbonne.
En 1954, elle expose à la Biennale de Venise. Elle est aussi lauréate d'un concours de tapisseries destinées à l'université de Bâle (Suisse).
Elle meurt à Paris à 83 ans.
Première femme à être ainsi distinguée, Vieira da Silva a reçu le grand prix national des arts du gouvernement français en 1966.
Michel Tapié(1909-1987) né à Senouillac (Tarn) et mort à Courbevoie (France)
Michel Tapié de Céleyran, dit Michel Tapié, né le à Senouillac (Tarn) et mort le à Courbevoie, est un critique d'art français. Il fut aussi musicien, peintre, sculpteur, organisateur d'expositions et théoricien de l'art avec une influence internationale.
Il est à l'origine de la formule « art informel », qui fut employée dans son ouvrage le plus connu, Un art autre, publié en 1952.
Michel Tapié est un des nombreux arrière-petits-cousins du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Sa formation initiale se déroule dans des collèges jésuites en Espagne puis à Poitiers.
Musicien autodidacte, Tapié quitte Toulouse pour arriver à Paris à la fin des années 1920. À l'Académie moderne, il suit les cours de Fernand Léger et d'Amédée Ozenfant.
Il se marie avec Simone Bry le . Ils ont sept enfants, dont deux meurent en bas âge.
Il est inhumé dans le cimetière communal de Pressagny-l'Orgueilleux.
Gaston Chaissac (1910-1964) né à Avallon et mort à La Roche-sur-Yon(France)
Gaston Chaissac, né le à Avallon (Yonne) et mort le à La Roche-sur-Yon (Vendée), est un peintre et un poète français.
Il est également connu pour ses nombreuses correspondances, mais aussi textes et poèmes publiés entre autres à "La Nouvelle Revue française (NRF)" et dans Les Cahiers de la Pléiade.
Gaston Chaissac naît dans l'Yonne de parents corréziens. Son père est cordonnier. Après la guerre et la séparation de ses parents, le jeune Chaissac demeure avec sa mère. Sa scolarité est, comme il le dira lui-même, « courte et chétive ». L’école ne lui convient guère mais il se plait à observer les cours de dessin que sa sœur prend auprès de Hélène Guinepied dont la méthode (Méthode Helguy) le fascinera au point d'en parler plus tard dans ses correspondances, notamment avec Jean Dubuffet et Luc Benoist, comme « (notre) instigatrice de l'art brut que j'ai préféré baptiser peinture rustique moderne ».
Sa santé se révèle fragile. Souvent malade, il développe peu à peu un style de vie frileux et ascétique. On observe d’ailleurs que les personnages de ses tableaux — et même de ses « totems » — ont un corps fréquemment atrophié, et que leur visage exprime parfois un sentiment de souffrance.
En 1923, Chaissac quitte l’école pour entrer en apprentissage. Il touche à divers métiers sans se décider pour aucun en particulier.
En 1926, la famille Chaissac s'installe à Villapourçon (Nièvre).
En 1931, il perd sa mère. Le mariage de sa sœur, qui quitte dès lors la cellule familiale, constitue également un choc pour lui. Il met longtemps à surmonter ce double traumatisme.
En 1934, Chaissac tente de s’établir à Paris, où son frère Roger, devenu brigadier de police, lui ouvre une échoppe de cordonnier rue Mouffetard et l'accueille chez lui rue Henri Barbusse. Avec l’animation grouillante de ses rues, la grande ville lui plait, mais ne réussissant pas à gagner sa vie, il quitte une première fois la capitale pour y revenir en 1937. Dans le même immeuble que les Chaissac habite le peintre abstrait Otto Freundlich. Ce dernier et Jeanne Kosnick-Kloss, qui est aussi artiste peintre, encouragent Chaissac à dessiner. Les premiers résultats de cette activité leur paraissent pleins d’avenir. « Un maître nous est né », aurait dit Freundlich. Quoi qu’il en soit, ce dernier ne cessera plus, jusqu’à sa mort en déportation (1943), d’aider et de conseiller Chaissac.
À l’automne 1937, Chaissac tombe gravement malade. Une tuberculose est diagnostiquée. Il est envoyé au sanatorium d’Arnières-sur-Iton, dans l’Eure. Le traitement ne l’empêche pas de continuer de peindre : en décembre 1938 a lieu sa première exposition personnelle à Paris. Albert Gleizes et Robert Delaunay s’intéressent vivement aux travaux qu’il y présente.
De 1939 à 1942, Chaissac achève de guérir au sanatorium de la cité sanitaire de Clairvivre en Dordogne, où il deviendra chef d'atelier de la cordonnerie. À Noël 1940, il y rencontre sa future épouse, Camille Guibert (1911-1980).
En 1942, à l’invitation d’Albert Gleizes, il part pour Saint-Rémy-de-Provence. Tout en travaillant chez un bourrelier, il peint dans l’atelier de Gleizes grâce auquel il fait la connaissance d’André Lhote. Il se marie à la fin de l’année et Camille accouche trois jours plus tard de leur unique enfant, Annie. En 1943, Chaissac présente sa deuxième exposition à Paris, à la Maison des intellectuels. Raymond Queneau, amené par Jeanne Kosnick-Kloss (veuve de Freundlich), la voit et l’apprécie. La même exposition est signalée — avec enthousiasme — à Jean Paulhan.
En 1943, l'épouse de Chaissac, qui est institutrice, est nommée à Boulogne en Vendée. Le couple s’y installe pour cinq ans. Chaissac, désormais débarrassé du souci de sa subsistance, peut enfin se consacrer entièrement à ses activités artistiques. En 1944, il participe au Salon des indépendants, et en 1945, il expose au Salon des surindépendants.
En , il commence une correspondance avec Paulhan qui séduit Jean Dubuffet ; ce dernier lui écrit alors à son tour et se porte acquéreur de certaines de ses œuvres. De 1946 à 1953, il entretient aussi une correspondance avec le peintre Louis Cattiaux.
En 1947 se tient une nouvelle exposition personnelle à Paris, à la galerie Arc-en-ciel. La préface est signée Dubuffet, où ce dernier compare l’art de Chaissac à celui des bédouins qui, dans le Sahara, jouent de la flûte en se moquant de la civilisation.
En 1948, sa femme est nommée dans une autre commune vendéenne, Sainte-Florence-de-l ’Oie. Le couple y demeurera treize ans. Années difficiles pour le peintre qui, refusant de jouer le jeu du parisianisme alors même qu’il aspire à être reconnu par ses pairs, rejeté par la majorité des habitants de sa commune qui le prend pour un sorcier ou un fou, se trouve en proie à une terrible solitude. Sa créativité s’en ressent et dans les années 1956-1958, il ne peint presque pas.
Cette solitude est pourtant rompue de loin en loin : visite d’Anatole Jakovsky en 1948 (qui publiera un livre sur Chaissac peu après) et de Jean Dubuffet, qui invite le peintre à participer à l’exposition d'art brut de la galerie René Drouin à Paris ; visite du photographe Gilles Ehrmann en 1955 lequel, enthousiasmé, revient en compagnie du poète surréaliste Benjamin Péret. En 1956, Chaissac effectue un bref séjour dans la maison de Dubuffet à Vence. Après cette date, leurs rapports iront en s’espaçant. La dernière lettre de Dubuffet à Chaissac citée dans Prospectus et tous écrits suivants, date de 1961.
Après l’envoi d’un texte de Chaissac à la NRF en 1954, celle-ci publiera régulièrement de 1957 à 1960 ses « Chroniques de l’Oie », articles humoristiques entrecoupés de réflexions poétiques.
Ce n’est qu’en 1961, avec l’installation du couple à Vix (Vendée), que Chaissac commence à sortir de son isolement. Cette même année, il reçoit la visite d’Iris Clert qui lui organise une exposition personnelle dans sa galerie parisienne, celle-là même d’Yves Klein et des nouveaux réalistes…
En 1962 sort le livre de Gilles Ehrmann, Les Inspirés et leurs demeures, dans lequel Chaissac se trouve en compagnie d’autres autodidactes. Il occupe toutefois une place prépondérante dans le livre grâce aux textes d’André Breton et de Benjamin Péret. Dans les mois qui suivent, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis s’intéressent soudain à lui. Mais miné par l’anxiété, les difficultés matérielles et les ennuis de santé, Chaissac meurt le d’une embolie pulmonaire à l’hôpital de La Roche-sur-Yon.
Alfred Manessier(1911-1993) né à Saint-Ouen et mort à Orléans (France)
Alfred Manessier, né le à Saint-Ouen (Somme) et mort le à Orléans (Loiret), est un peintre non figuratif français, considéré comme un des maîtres de la nouvelle École de Paris.
Profondément imprégné dès son enfance par les paysages et la lumière de la Baie de Somme, il consacre de nombreuses toiles aux méandres et reflets du fleuve, au littoral picard, aux ports du Nord.
D'abord fortement influencé par Rembrandt dont un de ses oncles lui a offert une biographie, il est un élève studieux, apprécié de ses maîtres. Mais c'est en copiant les maîtres du musée du Louvre qui ne cessent de l'émerveiller qu'il découvre l'importance de la couleur et de la lumière. Peu à peu, sa peinture évolue vers la construction et l'abstraction.
À partir de 1947, le vitrail occupe une grande partie de son œuvre. Il en réalise un grand nombre, sur demande de la Commission diocésaine d'art sacré de Besançon aux Bréseux d'abord, puis des dominicains du Saulchoir. Mais à partir des années 1960, les vitraux et leur conservation le préoccupent assez pour qu'il crée en 1964 l'Association pour la défense des vitraux de France avec un groupe d'amis.
S'il est en bonne place dans les lieux de culte et les couvents par ses tapisseries, peintures, vitraux, Manessier refuse l'étiquette de « peintre religieux », et à partir de 1956, date de l'insurrection de Budapest, il réalise un grand nombre de toiles « politisées », en rapport avec les violences du monde : guerre d'Algérie, garrottage de Puig Antich, guerre du Viêt Nam, misère des Favellas, ou lutte des noirs américains pour leurs droits. Ces toiles portent le nom de Hommage notamment à Martin Luther King, au père dom Hélder Câmara ou de Passions.
Sollicité dans les années 1960 pour créer des costumes de ballets ou de théâtre, il a abordé un grand nombre de techniques, dont une gigantesque lithographie, et il laisse derrière lui un œuvre considérable, qui a évolué à la suite de ses voyages : dans les Flandres, en Hollande, au Canada, dans le midi de la France. Son œuvre a été couronné par plusieurs prix internationaux.
Le , il est victime d'un accident de la route dans le Loiret, et il meurt le . Il est inhumé dans le cimetière de son village natal. Son épouse Thérèse est morte en 2000.
André Fougeron(1913-1998) né à Paris 17° et mort à Amboise(France)
André Alfred Fougeron, né le à Paris 17e et mort le à Amboise, est un peintre français.
Fils d'un maçon et d'une couturière, originaires de la Creuse, André Fougeron est apprenti dessinateur en dentelles, avant de travailler comme ouvrier métallurgiste, chez Renault, en particulier. Il connaît le chômage et fréquente, en autodidacte, les cours du soir de dessin de la ville de Paris. Il se fait remarquer dès les années 1930 par sa participation, avec Maurice Estève et Édouard Pignon notamment, au groupe Les Indélicats qui publie une revue anarchiste sous forme de livrets tirés à une centaine d’exemplaires composés de dix linogravures offrant un regard politique et critique sur la société : 14 juillet, chômage, élites, sportifs, colonisation ou bien encore la guerre sont quelques-uns des thèmes sociaux traités avec une force graphique très efficace, au sein de ce groupe, par Estève, Pignon, Roger Falck, Georges Ort, Adrien Cumora, Gisèle Delsine, Louis Féron, Marcel Debarbieux et Gabriel Robin.
Contemporain d'artistes comme Gromaire, Delaunay Léger, et partageant comme eux la conviction d'un art en parfaite correspondance avec les classes ouvrières, Fougeron prit part à la "querelle du Réalisme" vers 1936, Aragon jugeant sa toile inadéquate au profit du Réalisme socialiste et du travailleur dont elle donne une image grossière. Anticipant les pratiques et le style du Pop Art et ceux de certaines figurations européennes à venir (Erro, Arroyo,...), l'oeuvre de Fougeron est malgrè tout restée dans un demi-silence depuis les années 1950. Toujours décidé à "faire rentrer la réalité sociale dans la peinture", il réalisera en 1975-1976, une série autour du "père" de cette attitude réaliste, Courbet, mêlant histoire de l'art et histoire tout court, rappelant que de l'une à l'autre, elles sont mutuellement redevables.
Nicolas De Staël (1914-1955) né à Saint-Pétersbourg (Russie) et mort à Antibes(France)
Nicolas de Staël , baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, né le 23 décembre 1913 ( dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et mort le à Antibes, est un peintre français originaire de Russie, issu d'une branche cadette de la famille Staël von Holstein.
La carrière de Nicolas de Staël s'étend sur quinze ans, de 1940 à sa mort. Artiste prolifique, il peint durant ces années plus d'un millier de toiles aux influences diverses — Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers.
Sa peinture est en constante évolution. Des couleurs sombres de ses débuts "Porte sans porte", (1946) ou "Ressentiment", (1947), elle aboutit à l'exaltation de la couleur comme dans le "Grand Nu orange (1953)". Ses toiles se caractérisent par d'épaisses couches de peinture superposées et un important jeu de matières, passant des empâtements au couteau "Compositions", (1945-1949) à une peinture plus fluide "Agrigente", (1954), "Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant", (1955).
Refusant les étiquettes et les courants, tout comme Georges Braque qu'il admire, il travaille avec acharnement, détruisant autant d’œuvres qu'il en réalise. « Dans sa frénésie de peindre il côtoie sans cesse l'abîme, trouvant des accords que nul autre avant lui n'avait osé tenter. Peinture tendue, nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l'image des dernières toiles de Vincent van Gogh qu'il rejoint dans le suicide. »
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de la maison où il avait son atelier à Antibes. Cette maison est classée monument historique en mars 2014 après une rénovation effectuée par Roman Rotges. Il est enterré au cimetière de Montrouge.
Par son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'« évolution continue », il reste une énigme pour les historiens d'art qui le classent aussi bien dans la catégorie de l'École de Paris selon Lydia Harambourg, que dans les abstraits ayant inspiré les jeunes peintres à partir des années 1970, selon Marcelin Pleynet et Michel Ragon, ou encore dans la catégorie de l'art informel selon Jean-Luc Daval. De Staël a maintes fois créé la surprise notamment avec la série Les Footballeurs, entraînant derrière lui des artistes d'un nouveau mouvement d'abstraction, parmi lesquels Jean-Pierre Pincemin, et les artistes du néo-formalisme new-yorkais ou de l'expressionnisme abstrait de l'École de New York, parmi lesquels se trouve notamment Joan Mitchell.
Pierre Soulages(1919-2022) né à Rodez et mort à Nîmes(France)
Pierre Soulages, né le à Rodez, dans une région où il restera attaché toute sa vie, et mort le à Nîmes, est un peintre et graveur français.
Après un bref passage aux Beaux-Arts de Paris en 1938, il s'engage résolument dans la peinture abstraite qu'il a découverte par l'intermédiaire d'une revue nazie sur la "peinture dégénérée".
Il s'installe à Paris en 1946 et ne consacre qu'à la peinture noire ou de brou de noix, tableaux dans lesquels il s'agit pour lui de "grouper les traces de pinceaux, larges, donc ayant une surface, une matière, c'est-à-dire une réalité picturale, en des formes se livrant d'un seul coup". Il exposera après plusieurs refus au Salon des Surindépendants en 1947. A partir de 1950, son oeuvre va déployer géographiquement sa réputation, il rencontrez Mark Rothko et J.J. Sweeney, alors conservateur au Museum of Modern Art à New York, qui diffusera son oeuvre aux Etats-Unis. Les traces noires de moins en moins nombreuses parce que de plus en plus larges, sur des toiles délibérément monumentales, l'obligent à confectionner lui-même ses outils. En donnant systématiquement au tableau le titre de "Peinture", accompagné de la date et du format, Soulages insiste sur le refus de toute anecdote, toute allusion qui déterminerait un sens de lecture obligé.
La toile de 1957 est représentative de l'invasion progressive des traces noires qui limitent progressivement la visibilité du fond. Soulages reste rétif au langage lorsqu'il s'agit de peinture et souligne sa possible illégitimité, la différence radicale et essentielle de la peinture par rapport à lui: "La peinture n'est pas un moyen de communiquer un sens mais je crois qu'elle fait sens. Comme moyen de communication ça ne serait au fond qu'une forme de mauvais langage. (...) Je ne dépeins pas, je peins, comme écrire n'est pas forcément décrire. "Il explique le choix d'une palette restreinte par le fait que, selon lui, "plus les moyens sont limités, plus l'expression est forte".
Associé depuis la fin des années 1940 à l'art abstrait, un temps rapproché de l'action painting et de l'abstraction lyrique, il travaille hors de tout groupe et son œuvre échappe à tout positionnement théorique collectif. Particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur noire, qu'il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir », il peut néanmoins être considéré comme l'un des principaux représentants de la peinture informelle.
Très tôt, il connaît un succès international important en se faisant remarquer dans deux pays en particulier : l'Allemagne et les États-Unis. Il est rapidement apprécié par une majorité de collectionneurs et reçoit le soutien de plusieurs personnalités importantes du monde de l'art américain, en pleine mutation au début des années 1950, comme le marchand d'art Samuel M. Kootz. Ses toiles entrent ainsi dès le début de sa carrière dans les collections des plus grands musées européens et américains.
En plus de soixante ans d'activité, il s'impose comme un des grands innovateurs de la peinture moderne et des plus féconds, réalisant plus de 1 700 peintures sur toile, 600 peintures sur papier, 120 estampes (gravures, lithographies, sérigraphies) ainsi que les 104 vitraux de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques.
Apparemment répétitif et contraint, l'oeuvre de Soulages est en fait la mise en jeu constante de la peinture et du peintre, d'une expérience perpétuellement nouvelle, toujours recommencée.
Georges Mathieu (1921-2012) né à Boulogne-sur-Mer et mort à Boulogne-Billancourt(France)
Georges Mathieu, né le à Boulogne-sur-Mer et mort le à Boulogne-Billancourt, est un peintre français considéré comme un des pères de l'abstraction lyrique.
Il est également célèbre pour sa pièce de dix francs de 1974, son logotype d'Antenne 2 de 1975, et ses timbres postaux.
Né au sein d'une famille de banquiers, Georges Mathieu s'oriente d'abord vers des études de droit, de lettres et de philosophie. Dès 1942, il se tourne vers les arts plastiques et réalise ses premières peintures à l'huile. Il exerce pendant quelques années le métier de professeur avant de se lancer dans une carrière artistique. En 1946, il réalise sa première exposition à Paris au Salon des moins de trente ans.
En 1947, il expose au Salon des réalités nouvelles des toiles à la texture faite de taches directement jaillies du tube, revendiquant la paternité du dripping, technique attribuée à Janet Sobel en 1944 et développée par Jackson Pollock dès 1945, les couleurs étant, dans le cas de Mathieu, écrasées par le doigt de l'artiste dès 1944. Il participe cette même année au 14e Salon des surindépendants.
Considéré comme l’un des pères fondateurs de l’abstraction lyrique, Georges Mathieu est connu pour être « le peintre le plus rapide du monde ». En effet, pour cet artiste libre et d’une totale indépendance d’esprit, l’instinct et la spontanéité doivent l’emporter sur la théorie.
L’abstraction lyrique naît à Paris en 1947, cette peinture est le résultat d’un mouvement improvisé, directement appliqué sur la toile. Tout se fait avec instantanéité, peindre l’instant sans préméditation. Laisser le pinceau sous la main, s’exprimer avec rapidité. Tout ce qui compte, c’est l’expressivité du mouvement dans l’improvisation. La vitesse d’exécution est une priorité pour permettre à l’esprit de continuer dans l’élan de l’inspiration. Cette continuité provoque un enchainement de mouvements permettant une infinité de possibilités. Peindre l’instant, absorber l’atmosphère, pour ensuite la retranscrire sur une toile.
Yves Klein (1928-1962) né à Nice et mort à Paris
Yves Klein est un artiste français, né le à Nice et mort le à Paris.
En 1954, il se tourne définitivement vers l'art et entame son « Aventure monochrome ».
Yves Klein est notamment connu pour sour bleu outremer, qu’il nommera « IKB » (International Klein Blue).
De ses monochromes, au vide, à la « technique des pinceaux vivants » ou « Anthropométrie », jusqu'à l'emploi des éléments de la nature afin de manifester leur force créatrice ou de l’or qu’il utilise comme un passage vers l’absolu, il a conçu une œuvre qui traverse les frontières de l'art conceptuel, corporel et du happening.
En 1962, quelques semaines avant sa mort, Yves Klein réalise FC1 (Feu Coloré n°1), une œuvre qui possède tous les éléments emblématiques de cet artiste: l'anthropométrie, la peinture de feu, le fameux monochrome bleu (IKB, International Klein Blue, breveté en 1960) et le pigment rose.
Arman ou Armand Fernandez (1928-2005) né à Nice et mort à New-York(Etats-Unis)
Arman ou Armand Fernandez, né le à Nice et mort le à New York, est un artiste français, peintre, sculpteur et plasticien, connu pour ses « accumulations ».
Il fait ses études à l'Ecole des Arts décoratifs de Nice et à l'Ecole du Louvre. En 1947, il rencontre Yves Klein et Pascal avec lesquels il se liera d'amitié. Il exécute ses premiers "Cachets" en 1955. En 1959, il commence à réaliser des oeuvres (sculptures et toiles) qu'il fabrique en accumulant ou en répétant divers objets de série (tubes de peinture, cuillères). En 1960, il sera avec César, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et beaucoup d'autres, un des signataires du manifeste du "Nouveau Réalisme", dont le programme est établi par le critique d'art Pierre Restany.
Il fut l'un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui représentaient pour lui les prolongements naturels et multiples de la main de l'Homme qui subissent un cycle continu de production, consommation, destruction.
Claude Viallat (1936- ) né à Nîmes
Claude Viallat, né le à Nîmes, est un peintre contemporain français. Il fait ses études aux Beaux-Arts de Montpellier puis de Paris. Après une courte période d'indécision, il commence à peindre tout en donnant des cours à l'Ecole des Arts décoratifs de Nice (1964-1967). En 1966, il choisit d'utiliser systématiquement une seule et même forme, simple et non connotée, aux contours approximatifs d'un "haricot" ou d'une palette. Parallèlement aux recherches exclusivement structurales auxquelles donne lieu cette forme, il s'intéresse particulièrement aux supports sur lesquels il peut la reproduire ainsi qu'aux matériaux qui les constituent et aux possibilités de manipulation qu'ils recèlent. C'est à ce titre qu'il deviendra un des membres les plus représentatifs du mouvement "Supports-Surfaces" dont la première exposition collective à l'ARC en septembre 1970, rendra compte de façon plurielle et officielle. Les exigences et les intérêts communs des membres du groupe qui s'associera les noms de Daniel Dezeuze, André Valensi, Louis Cane, Noël Dolla, Jean-Pierre Pincemin, Marc Devade, Toni Grand, ...) peuvent être compris comme une remise en question des moyens picturaux traditionnels par la diversification des techniques d'application (gestes et outils), comme une remise en question du support lui-même, c'est-à-dire, d'une manière générale, comme la nécessité éprouvée de questionner la peinture dans ses conditions matérielles de possibilité pour en faire l'objet même de sa préoccupation.
Claude Viallat, quittera "Supports-Surfaces" en 1971, un an avant la dernière exposition du groupe. Il peindra sur des tissus rayés, des vieux vêtements, des toiles de bâche, des parasols, des stores, etc... "Fenêtre à Tahiti", (1976); "Bâche kaki", (1981), qu'il suspend au mur de diverses façons, toujours pour mettre en relief la présence déterminante des objets constitutifs de l'oeuvre, en l'occurrence de la peinture, puisqu'avant tout, Viallat est peintre et que sa problématique "déconstructive" s'adresse par là essentiellement au tableau pris comme point d'origine.
Daniel Buren(1938- ) né à Boulogne-Billancourt
Daniel Buren, né le à Boulogne-Billancourt (Seine), est un artiste français, peintre, sculpteur, plasticien. Il a remporté de nombreux prix dont le Lion d'Or du meilleur pavillon de la Biennale de Venise (1986), l'International Award for best artist de Stuttgart (1991) et le Premium Imperiale pour la peinture de Tokyo en 2007. Il a notamment réalisé plusieurs installations célèbres dans le monde entier parmi lesquelles Les Deux Plateaux (1985) dans la Cour d'honneur du Palais-Royal. Il fait partie des artistes les plus actifs et reconnus de la scène internationale, et son œuvre a été accueillie par les plus grandes institutions et par les sites les plus divers dans le monde entier.
Il s'associe en 1966 avec Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni sous le sigle BMPT. Quatre manifestations du groupe, à caractère subversif, auront lieu jusqu'en décembre 1967. La "Manifestation n°3" au Musée des Arts décoratifs, présentait quatre toiles carrées de 2, 50 m de côté, dont chaque portait la "marque" de son auteur (traces de pinceau pour Toroni, cercle noir pour bandes horizontales pour Parmentier, verticales pour Buren). manifestations visaient à remettre en cause l'illusionnisme de l'art face à l'art: affirmant la matérialité de la peinture qu'ils mènent à son "degré zéro", mettant en évidence les structures internes et de fonctionnement constituées de bandes égales et verticales alternant le blanc et une couleur indifférente, choisie pour son extrême banalité, interroge, au-delà de la peinture, sa propre possibilité.
Les années 1990 marquent l'époque des premières commandes publiques. Incisif, critique, engagé, le travail de Buren, continuellement développé et diversifié, suscite toujours commentaires, admiration et polémique. En 1986 est réalisée sa commande publique la plus controversée, Les Deux Plateaux, pour la cour d’honneur du Palais-Royal à Paris. Cette intervention a été source de polémiques. Commandé par le ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang, et le président François Mitterrand, le concours de restructuration, de ce qui est alors le parking du ministère, est gagné par Daniel B Patrick Bouchain.
Les recherches de Buren tendent vers la création de colonnes en marbres, rayées blanc et noir (en respectant toujours l’écartement de 8,7 cm), disposées selon une trame. Leurs bases se situent en sous-sol, les plus basses sortent à peine du sol alors que les plus hautes montent à 3 mètres. Les travaux commencent mais peu de temps après, en mars 1986, après les élections législatives, le ministre de la Culture change : Jack Lang cède la place à François Léotard. Se servant des critiques faites par les riverains et les magazines qui se montaient contre le projet, le nouveau ministre décide de le stopper. Buren se défend en évoquant la possibilité de finir l’œuvre et de voir les réactions qu’elle va produire ; en fonction, il la détruira ou non. Dans cette optique, le projet est terminé et, finalement, gardé.
La même année, Buren représente la France à la biennale de Venise et remporte le Lion d'or. Il fait partie des artistes les plus actifs et reconnus de la scène internationale, et son œuvre est accueillie par les plus grandes institutions et par les sites les plus divers dans le monde entier.
Dans son travail, il s'intéresse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il développe un travail plus tridimensionnel et une conception de l'œuvre qui n'est plus objet, mais modulation dans l'espace. Constructions et déconstructions se mêlent dans ses "Cabanes Éclatées".
Dans les années 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matériaux et sur les couleurs. Ce dernier élément n'est plus seulement appliqué au mur, mais « installé dans l'espace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorés. L'impression d'éclatement de l'œuvre est parfois accentuée par l'utilisation de miroirs.
En 2007, il remporte le prix Praemium Imperiale à Tokyo, récompense considérée comme le Nobel des arts plastiques, dans la catégorie peinture.
En mai et juin 2012, Buren est l'artiste invité de la cinquième édition de l'exposition « Monumenta » au Grand Palais.
Daniel Buren assure la scénographie du ballet "Daphnis et Chloé", chorégraphié par Benjamin Millepied, à l'Opéra de Paris, en mai 2014.
Il est invité d'honneur du Festival international du livre d'art et du film à Perpignan en 2014.
En 2016, il réalise L'Observatoire de la lumière, installation in situ sur l'enveloppe du bâtiment de Frank Gehry à la fondation Louis Vuitton dans le bois de Boulogne. La même année, il investit le jardin de l'hôtel parisien le Bristol, où il installe une pergola en plexiglas coloré, installation présentée sous le nom de Pause colorée.
En 2021 sort un film qu'il réalise, intitulé À contre-temps, À perte de vue et retraçant de façon chronologique l'ensemble de son travail des années 1960 jusqu'à aujourd'hui. D'une durée initiale de 6h25, ce film est appelé à s'actualiser en suivant le travail de Daniel Buren.
Daniel Buren réalise dans le monde entier des centaines d'œuvres in situ qui soulignent, contrarient ou mettent en valeur les caractéristiques des lieux qui l'accueillent. Les œuvres de Buren, qui se mesurent à un ensemble de questions liées à la perception, la couleur, l'architecture ou les relations spatiales, visent à permettre une perception directe et à provoquer une réponse sollicitant la sensibilité et la réflexion du spectateur. Son art envahit l'espace pour en révéler les limites à la fois spatiales, institutionnelles et esthétiques. Ni tableau, ni sculpture, ni architecture, ni décor, chacune des réalisations de Buren renouvelle le rapport entre l'œuvre, le lieu et le spectateur.
Daniel Dezeuze(1942- ) né à Alès
Daniel Dezeuze est un artiste plasticien français, né le à Alès. Il vit actuellement à Sète.
Après avoir séjourné aux Etats-Unis, il travaille à Paris
de 1967 à 1972, il est le fondateur du groupe "Supports-Surfaces". Dans un climat de remise en question du tableau, l'attitude critique que Daniel Dezeuze adopte le fait s'intéresser surtout à la question du châssis. Il expose alors de simples châssis tendus d'une feuille de plastique transparent en guise de toile. Le châssis qu'il commence par teindre au brou de noix (1967-1968) sera rapidement "déconstruit" pour être ensuite symbolisé par des lanières de bois minces et souples sous forme de treillage de tailles diverses, pouvant être accroché sur lez mur ou posé sur le sol. Ces oeuvres, dont "Bois de placage" (1975), est un exemple parmi d'autres, sont typiques du travail de Daniel Dezeuze.En 1971, il adopte un matériau inédit, des bandes de tarlatane évidées en échelles et peintes de jaune de Naples, de façon à faire intervenir la transparence du matériau, malgrè la couleur qui le recouvre en faible épaisseur. En 1974, apparaissent "les claies inachevées et teintes".
Christian Boltanski(1944-2021) né à Paris 7° et mort à Paris 14°
Christian Marie Dominique Liberté Boltanski, né le à Paris 7e et mort à Paris 14e le , est un artiste plasticien français reconnu comme l'un des principaux artistes français contemporains. Photographe, sculpteur et cinéaste, il est avant tout célèbre pour ses installations et son style conceptuel français contemporain. Il se définit lui-même comme peintre, alors qu'il a, depuis longtemps, abandonné ce support.
De 1958 à 1967, il réalise de nombreux tableaux de grand format sur le thème "Peinture d'Histoire et d'évènements dramatiques".
La force de l'œuvre de Boltanski est peut-être de n'être ni complètement parodique, ni naïvement nostalgique.
Gérard Garouste (1946- ) né à Paris
Gérard Garouste, né le à Paris, est un peintre, graveur et sculpteur français, fils d'Henri Auguste Garouste (1919-2007), marchand de meubles, et d'Edmée Sauvagnac (1917-2004).
Gérard Garouste est interne au collège du Montcel à Jouy-en-Josas puis fait ses études aux Beaux-Arts de Paris de 1965 à 1972, dans l'atelier du peintre abstrait Gustave Singier. Il découvre alors Marcel Duchamp et l'art conceptuel. À cette époque, il pratique essentiellement du dessin d'humour et crée de nombreuses scénographies pour son ami l'auteur et metteur en scène Jean-Michel Ribes (notamment sur les spectacles "Il faut que le Sycomore coule, Jacky parady", etc.). En 1977, il présente au Palace "Le Classique et l'Indien", un spectacle dont il est l'auteur, le metteur en scène et le décorateur. Depuis 1979, il vit et travaille dans l'Eure. Il intervient au Palace jusqu'en 1982, comme scénographe et comme peintre. C'est une exposition de Jean Dubuffet et des œuvres d'art brut qui le décident à s'orienter dans la voie de la peinture figurative à la fin des années 1970.
En 1980, il expose pour la première fois à la galerie Durand-Dessert, avec une peinture figurative, mythologique et allégorique. Sa première exposition internationale a lieu à New York en 1982 à la Holly Solomon Gallery. D'autres suivront, notamment chez Leo Castelli et Sperone. Il est le seul artiste français invité à l'exposition Zeitgeist à Berlin. La reconnaissance institutionnelle arrive en 1987, au CAPC de Bordeaux, où il présente conjointement huiles sur toiles et acryliques sur indienne, puis à la Fondation Cartier.
Il a réalisé des œuvres ou des décors pour le palais de l'Élysée, des sculptures de la cathédrale d'Évry, le plafond du théâtre de Namur, une fresque pour la salle des mariages de l'hôtel de ville gothique de Mons ou encore les vitraux de l'église Notre-Dame de Talant. En 1989, Garouste réalise le rideau de scène du théâtre du Châtelet.
Il reçoit une commande en 1996 d'une œuvre monumentale pour la Bibliothèque nationale de France, mêlant peinture et fer forgé. Sculpture et gravure l'attirent de plus en plus, ainsi que l'illustration de textes universels, de Don Quichotte à la Haggadah. En 2001, il présente, à la Fondation Cartier, "Ellipse", ensemble de toiles montées sur une architecture qu'il a lui-même dessinée. En 2008, sur commande d'État, il crée la maquette d'une tapisserie d'Aubusson monumentale de 24 m2, le Murex et l'Araignée, installée dans l'escalier d'honneur de l'hôtel de ville d'Aubusson.
Ses peintures, figuratives, font souvent référence à la Bible qu'il étudie intensément parallèlement à l'apprentissage de l'hébreu entamé à la fin des années 1990.
À partir de 2009 et la publication de son récit autobiographique "L'Intranquille", Gérard Garouste révèle publiquement le poids de son histoire familiale et ses problèmes psychiatriques. Son père, Henri Auguste Garouste, antisémite et pétainiste convaincu, est condamné le à rembourser les établissements Lévitan qu’il avait spoliés en 1943, durant la guerre. Gérard Garouste voit dans cette terrible histoire familiale l'origine de ses troubles mentaux.
Gérard Garouste est le mari de la designer Élisabeth Garouste et le beau-frère de David Rochline. Par ailleurs, il explique librement avoir régulièrement vécu des crises et des moments de délires psychiatriques, décrits dans son livre "L'Intranquille", pour lesquels il a été traité - notamment dans sa jeunesse - à l'hôpital psychiatrique Paul-Guiraud de Villejuif et plus récemment à l'hôpital Sainte-Anne.
Depuis 2001, il est représenté par la galerie Daniel Templon, où il expose régulièrement.
En 2009, Gérard Garouste expose son œuvre à la médiathèque de la ville d'Argentan en collaboration avec le philosophe français Michel Onfray.
En 2013, il tient le rôle d'Alain dans le film "Elle s'en va" d'Emmanuelle Bercot au côté de Catherine Deneuve.
Gérard Garouste est élu, le , à l'Académie des beaux-arts au siège de Georges Mathieu.
Bernard Moninot (1949- ) né à Le Fay (Saône-et-Loire)
Bernard Moninot est un plasticien français né le au Fay (Saône-et-Loire, Bourgogne-Franche-Comté), professeur à l'École des Beaux-Arts de Nantes en 1994 et actuellement professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
A partir de 1969, il participe à de nombreuses expositions collectives représentatives des tendances et exigences de la peinture contemporain: "Une figuration autre" (1971); Biennale de Paris (1972). Si son succès coïncide avec celui des hyperréalistes, il faut pourtant s'interdire de l'assimiler hâtivement à un tel mouvement. La technique minutieuse de Bernard Moninot reproduit la réalité dans son exact reflet pour mieux accuser l'étonnement du regard, à la fois critique et innocent qu'il pose les choses, en particulier le paysage urbain dans toute sa modernité, mécanisé, aseptisé, mercantile et désabusé. L'homme n'est jamais absent des situations décritent picturalement par Moninot. Il est saisi dans son travail, son quotidien dans ses gestes répétés et banals, et traité dans une même écriture graphique que son environnement. De ces images combinées surgissent une réalité latente qui donne à chaque oeuvre une angoissante atmosphère de vide et d'égarement. L'état d'inachèvement des oezuvres, qui manifeste aussi l'état de chantier, de construction de l'oeuvre en cours, souligne délibérément le point de flottement entre image et réalité, l'impression que l'oeuivre et son sujet, comme son auteur, se sont abandonnés réciproquement.
L'Italie
En 1935, Lucio Fontana a 36 ans. Il s'inspire de l'art abstrait pour ses études sur l'espace, il étudie les avant-gardes en France et connaît très bien le processus futuriste italien. Il est attiré par Arturo Martini (Art officiel) et découvre ensuite Medardo Rosso.
En 1939, se forme un débat sur la formalisation de Novecento. Le mouvement Novecento crée en 1926 comprend des peintres comme Sironi, Carrà, Campigli, Funi, Arturo Martini, Casorati. Il fait don à Mussolini d'un style qui puise son origine dans les racines de la nation et de la tradition italienne. Ce mouvement choisit les manières expressives de l'antique peinture italienne et les adapte aux sujets chers au régime. L'empreinte expressionniste se fait également sentir.
Pendant la guerre, Arturo Martini publie "La sculpture langue morte", livre où il critique la sculpture et fait sa propre autocritique. Ce court traité énumère les erreurs que le sculpteur ne doit pas commettre.
1.- Histoire et Orientation
En 1946, Fronte Nuevo delle arti Neo-Réalime, avec des peintres comme Birolli, Cassinari, Guttuso, Morlotti, Pizzinato, Santomaso, Vedova, Viani, Corpora, Fazzini. Cette même année, Lucio Fontana publie le "Manifeste blanc" dont le texte respecte le schéma traditionnel du manifeste d'avant-garde, il déclame comme les futuristes, une projection vers l'avenir mais de façon plus scientifique. Pendant cette période d'immédiate après-guerre, le besoin se fait sentir de reformuler des thèmes post cubistes et expressionnistes. On assiste alors à une sorte d'urgence d'une définition idéologique, ou politique, de l'art.
En 1947, se forme le groupe "Formule 1" avec Accardi, Dorazio, Turcato, Perilli, Attardi, Guerrini. Les peintres du groupe Formule 2 se déclarent formalistes et marxistes, et défendent l'art abstrait. Cette même année, le Parti communiste italien adopte le réalisme soviétique déchaînant une dissension demeurée sans solution, en Italie, entre art et engagement politique.
L'année suivante, en 1948, le Mouvement Art Concret se poursuit. Le noyau du M.A.C. (Mouvement Art Concret) est formé de peintres abstraits milanais des années 30 (Veronesi, Reggiani, Soldati), et la tendance éternellement "concrète" se poursuit sans problèmes jusqu'aux années 60. S'ajoutent aux artistes milanais des artistes connus comme Monnet, Nigro, Dorflès ou mais aussi, si l'on peut dire, une antenne du M.A.C. à Turin avec Biglione, Galvano, Carol Rama.
En 1949, Fontana, Crippa et Dova fondent le "Spatialisme". Le concept spatial évolue d'une façon physique. Le vide autour de l'oeuvre devient oeuvre, la pièce, l'homme qui y passe, les murs créent l'oeuvre. Les "Ambienti" de Fontana ne sont pas des "installations", il n'y a pas d'objets à l'intérieur, tout est oeuvre. L'oeuvre étend ses frontières. Le "Manifeste blanc" était un hommage à la démarche de l'avant-garde; de la même façon, dans la fondation du groupe "spatialiste", Fontana préserve les caractéristiques de la formation militante. Le groupe "spatialiste" reflète mal l'extérieur, le vernis des "Concetti Spaziali", mais ne pénètre absolument pas Fontana en profondeur.
Au même moment, influencé par le post-cubisme, l'Ecole de Paris et le graphisme informel, naît le groupe "Origine", (Villa, Ballocco, Burri, Colla, Capogrossi). Burri est un évènement particulier de synthèse. On trouve chez cet artiste les deux mouvements "aller et retour" des avant-gardes historiques: (Dada, expressionnisme, abstraction géométrique"; de chaque période historique, il prend les aspects essentiels qu'il transforme dans ses "Sacchi", dans ses "Tolle", en une nourriture riche de substances pour la vague naissante néo-dada internationale (comme Rauschenberg) qui rejoint l'informel à la moitié des années 50. Essentielle, pour cette dernière, l'intimité inextricable de la couleur avec les matériaux "vécus" de Burri.
Le Néo-Réalisme naît en 1950, avec Gattuso, Pizzinato, Zigaina, Treccani, Vespignani. Rupture, du Fronte Nuevo delle Arti. Encouragement politique et social, iconographie prolétaire. En 1951, une partie des peintres "spatialistes" ainsi que Baj, Dangelo et Bertini font des tentatives dans le sens "organique" de l'informel et créent un courant de Pittura nucléaire. Des grumeaux de pâte colorée roulent jusqu'au bas du tableau, l'émail liquide se répand librement. L'aspect positif du groupe réside dans son effort pour surmonter le pessimisme de "Guernica" qui séduit complètement le Néo-Réalisme; toutefois on se rend compte que "nucléaire" égale "spatial", et dans ces grumeaux qui roulent on retrouve les recherches cellulaires de Fontana.
En 1952 à Rome, est formé le Groupe des 8: Birolli, Corpora, Morlotti, Santomaso, Turcato, Vedova, Moreni, Capogrossi. Après la rupture du Fronte au sein des guerres intestines entre sectes d'abstraits et contre les réalistes soutenus par le Parti communiste italien, Rome accomplit une double exploitation des genres abstraits. Burri aplanit le terrain et augmente la possibilité de prise des éléments constructifs; en attendant, l'effet magnétique de Paris se poursuit. Certains peintres célèbres en 1930 à Rome dans les milieux officiels, dans un tout autre domaine que celui de l'abstrait, réalisent une opération maniériste, de virtuosité formelle.
Une nouvelle se propage dans le domaine de l'information: New York se substitue à Paris dans l'horizon romain et Rome, désormais, n'a d'yeux que pour les Etats-Unis. Entre-temps, l'informel, sous toutes ses versions, geste, tache, matière, éclate sur la surface des toiles italiennes. Au même moment, dans le Piémont se crée un Laboratoire du mouvement international pour un Bauhaus créateur d'images: Pinot Gallizio, Jorn, Simondi, Baj. Synthèse d'imaginaire post surréaliste, dimension d'encouragement à la productivité industrielle et engagement politique dans la projection d'une Internationale Situationniste.
En 1958, la coupure se fait plus nette entre Rome et Milan. La frontière s'étend entre l'art milanais et septentrional et l'art romain. Milan et Turin suivent de près Paris pour la matière, le geste, l'informel de Fautrier, Dubuffet, Wols, l' Allemagne pour le Concrétisme. Sur Rome, l'Action Painting et la soi-disant manière du Pacifique (West Coast) commencent déjà à agir sur le comportement, l'esthétisme, les études, l'élégance, la scène.
La découverte du monochrome permet à Manzoni de se débarrasser du fanatisme néo-dada et à Fontana de laisser tomber les contacts avec l'informel. "Les Achromes" de Manzoni et "Les Tagli" de Fontana n'ont aucune signification symbolique: la surface de couleur unie est une donnée technique, l'agoraphobie a pour origine la peur de la tache (Fontana) et de la plaisanterie (Ils sont tous deux influencés par Klein et par le groupe Gutaï.
En 1960, création de la revue "Azimuth". C'est une revue en deux numéros éditée par Piero Manzoni. Avec Castellani, Manzoni, durant cette période, sert de trait d'union à trois courants artistiques qui passent à travers lui et autour de lui: France, Milan, Allemagne; néo-dada, art concret milanais, art concret allemand Zéro). Il s'agit techniquement de toiles monochromes, géométriques, mouvement virtuel. Mais ce n'est pas dans l'oeuvre de Manzoni que s'père la synthèse, Manzoni se situe déjà plus loin, c'est dans celle de Castellani. Des toiles blanches piquées sur l'envers émanent de vibrations de surface, des résonances longues mais calculées d'après des mesures exactes, ( Castellani, Superficie bianca). A Milan opèrent de nouveaux groupes d'art concret dont l'objectif est le mouvement dans les oeuvres (Groupe T: Anceschi, Boriani, Colombo, De Vecchi, Varisco).
En 1961, Melotti se sépare de ses ex-compagnons de tendance, les abstraits milanais de Milione, maintenant rattachés au M.A.C. L'artiste s'abandonne à sa veine lyrique, poétique, aux fables et aux tendresses, crée des sculptures légères, aériennes, narratives. Sa longue expérience d'abstrait géométrique lui servira maintenant pour ses sculptures de musique.
La tendance des jeunes persévère dans le néo-dada qui, dans deux villes , Rome et Turin, élabore une composition très étudiée (Ready-Made, objets, couleurs). Le néo-dada qui compte maintenant et le néo-dada américain; Rauschenberg et Jasper Johns vivent entre Paris et l'Italie, Cy Twombly vit à Rome. Comme il se doit Johns est l'artiste le plus apprécié.
Le Groupe N (Gruppo Enne), dit des dessinateurs expérimentaux, est fondée en Padoue en 1960 (jusqu'en 1964) et réunit les artistes Alberto Biasi, Ennio Chiggio, Toni Costa, Edoardo Landi et Manfredo Massironi. Ces artistes font partie du courant de l'art cinétique.
2.- Rupture- Triomphe sur la tradition
La génération des années 60 (Paolini, Fabro, Pascali, Kounellis).
Les nouvelles se propagent dans toute l'Italie, tous les courants artistiques se croisent; et c'est alors qu'on assiste à la réapparition du phénomène, de création des artistes. Chacun d'eux est autonome et se distingue des autres, même s'ils constituent, tous ensemble, ce groupe qui, avec Mario Merz, donne à l'art italien sa propre physionomie. Après Arte Povera tout ceci devient évident, chaque artiste affiche sa profonde originalité bet ses réserves personnelles d'énergie, Pascali meurt en 1968.
Arte Povera
Arte Povera est le seul mouvement italien après le Futurisme. Il a, avec ce dernier, des caractéristiques en commun; il s'agit d'un mouvement voulu et organisé par un critique, Germano Celant; il comprend lui aussi deux phases: la phase initiale (Paolini, Fabro, Pascali, Kounellis, Prini, exposition "Arte Povera" dans la Galerie La Bertesca à Gênes) et la seconde, en tant que tendance, qui utilises des matériaux pauvres, inertes, non élaborés, une base idéologique conceptuelle, un cadre recherché mais géométrique, et qui démontre plus de sensibilité au climat, à l'évènement, que d'intérêt pour le produit manufacturé. Le concept même "d'énergie" d'Arte Povera rappelle le concept de "dynamisme" futuriste évanoui.
Les années 70 sont marquées par l'Arte Povera. Autour de 1976, quelques artistes (Fabro, Nagasawa, Trotta) essaient de donner une définition de la sculpture en ne la limitant ni à une entité conceptuelle ni à une discipline académique.
3.- Trans-avant-garde. Années 80
En 1978, naissance cde la italienne. "Tre o quattro artisti secchi", par Achile Bonita Oliva, sert d'introduction aux thèmes de la "peinture". Toile et pinceau, représentation, acte pictural retrouvent tout leur sens. Contrairement à la "sculpture" déjà en cours, la peinture se donne comme moyen de la citation et étend l'accès à l'éclectisme. Comme support à la fonction narrative du tableau, on trouve la peinture italienne des années 20 et 30 (Sironi, Rosai, Licini...), l'expressionnisme allemand et informel.
Symétriquement à l'inversion puriste des années 20 qui refusait l'avant-garde qui l'avait engendrée, la "peinture" propose la simplification du code artistique comme une provocation à l'art des années 60. La Trans-avant-garde comme on appellera la tendance au cours des années suivantes, s'oppose en ce sens à l'art des années 60 dialectiquement défini "Avant-garde". Les principaux artistes de cette tendance sont Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Mimmo Paladino et Nicola de Maria.
La nouveauté des années 80 est que l'art italien se fait en dehors de l'Italie. La découverte des artistes des années 60 en Italie (Fabro, Kounellis, Merz, Paolini) et d'autres aertistes d'Arte Povera est simultanée dans toute l'Europe du Nord; les musées suisses, hollandais, allemands, français et enfin les Etats-Unis entreprennent une campagne d'expositions qui dure pendant toutes ces dix années. La "peinture" italienne (Trans-avant-garde) connaît, en même temps qu'eux, le même succès que les maîtres des années 60.
En 1980 se forme un groupe appelé soit Anachronistes (appelés ainsi par le critique Maurizio Calvesi), soit Citationnistes, soit encore les Hypermaniéristes, qui est composé d'Alberto Abate, Ubaldo Bartolini, Stefano di Stasio, Omar Galliani, Carlo Maria Mariani, Franco Picura.
Mais dans les années 80, il y a aussi des artistes en dehors des groupes dont les oeuvres intègrent l'ornementation abstraite et l'essence figurative: Bianchi, Ceccobelli, Dessi, Gallo, qui nous mènent aux années 90.
Les Grands Maîtres Italiens
Giacomo Balla (1871-1958) né à Turin et mort au Rome
Giacomo Balla, né le à Turin et mort le à Rome, est un peintre et sculpteur italien, rallié au mouvement futuriste dès 1910. Ses parents Giovanni et Lucia Giannotti, mais son père décède lorsqu'il n'a que neuf ans, mais sa mère investit toute son énergie et ses revenus dans son éducation. Dès son plus jeune âge, Giacomo fait preuve d'un sens artistique hors du commun: il commence par étudier le violon, qu'il abandonne pour se consacrer à la peinture. Après avoir terminé ses études secondaires, il s'inscrit à l'Accademia Albertina de Turin, où il peut étudier la perspective, l'anatomie et la géométrie. Très vite, il commence également à assister aux conférences du célèbre anthropologue et criminologue Cesare Lombroso. C'est à la Société pour la promotion des beaux-arts que Balla fait ses débuts en 1891. En outre, le milieu est fréquenté par l'aristocratie et la haute bourgeoisie turinoise, et c'est là qu'il rencontre l'écrivain Edmondo de Amicis et Giuseppe Pellizza da Volpedo, un jeune artiste qui deviendra l'un des chefs de file du pointillisme italien.
A Turin, les artistes sont fortement influencés par la peinture descriptive verista, caractérisée par un fort engagement éthique et social qui caractérise la culture turinoise au tournant du siècle. En 1895, Balla quitte définitivement sa ville natale pour s’installer à Rome avec sa mère, où il restera jusqu’à la fin de sa vie. Dans la capitale, Balla se présente comme un pionnier de la technique "divisionniste" et trouve immédiatement des élèves prêts à le suivre : Umberto Boccioni, Gino Severini et Mario Sironi, que Balla a connu à l’école du nu de la Via Repetta à Rome. C’est dans cette première période romaine qu’il peint certains de ses chefs-d’œuvre, comme "La Pazza",1905, qui porte en elle le type de peinture vériste visant à la socialité auquel Balla n’a pas renoncé. En 1903, il expose à la cinquième Biennale de Venise : c’est la première de ses nombreuses participations ultérieures. En 1905, il épouse Elisa Marucci et de leur union naît leur première fille, Luce, qui deviendra plus tard une artiste futuriste.
Entre-temps, le poète et peintre Filippo Tommaso Marinetti a publié le "Manifeste du futurisme" dans le journal français "Le Figaro" en 1909. L’objectif de Marinetti était de créer une avant-garde artistique et littéraire capable de surmonter la stagnation de la culture italienne. Oublier le passé et se tourner vers l’avenir : tel est le principe fondamental du mouvement. Balla adhère au nouveau mouvement futuriste bien qu’il soit le plus âgé et qu’il soit déjà considéré comme un maître du pointillisme. En 1910, un an seulement après la publication du premier manifeste futuriste à Paris, le Manifeste de la peinture futuriste est publié dans la revue italienne Poesia. Parmi les signatures figurent celles des peintres Umberto Boccioni, Luigi Russolo, Gino Severini, Carlo Carrà et Giacomo Balla . Le texte a été écrit sur le moment, après que Marinetti a enflammé l’esprit des peintres adhérant au nouveau mouvement. En 1912, une exposition de peintres futuristes a eu lieu à Paris à la Galerie Bernheim - Jeune, dans le catalogue de laquelle l’œuvre de Balla, Lampada ad arco, 1911, a également été mentionnée. Pour la diffusion des nouvelles idées, le manifeste se présente comme le meilleur instrument et, entre 1909 et 1916, une cinquantaine de manifestes sont rédigés, qui abordent de temps à autre des thèmes différents, tels que la musique, le cinéma, la sculpture et l’architecture. Au cours de cette période, Balla peint certains de ses chefs-d’œuvre, tels que "Enfant courant sur un balcon" et "Dynamisme d’un chien en laisse",1912. Ce sont des années de grande créativité pour Balla, qui passe d’un langage réaliste typique du début du siècle à une recherche artistique d’avant-garde qui lui permet également de jouer un rôle plus actif au sein du groupe futuriste. Ce sont aussi les années de la Grande Guerre, que Balla et les futuristes soutiennent fermement.
En 1915, Balla signe avec Fortunato Depero le "Manifeste de la reconstruction futuriste de l’univers", selon lequel le dynamisme pictural et le dynamisme plastique sont liés à “l’art du bruit” et aux “mots en liberté”, c’est-à-dire que les mots qui composent le texte n’ont aucun lien grammatical ou de contenu. L’idée de l’art total se poursuit pendant la Première Guerre mondiale et, à la mort d’Umberto Boccioni en 1916, Giacomo Balla est le protagoniste incontesté du mouvement, au point qu’il commence à signer ses œuvres sous le pseudonyme de Futurballa . En 1921, il peint "des parties du cabaret Bal TicTac à Rome où l’on joue du jazz". Balla adhère au fascisme et réalise en 1926 une statuette représentant Mussolini, qui lui est offerte. Giacomo Balla devient ainsi l’artiste du fascisme et est également très apprécié des critiques. En 1925, Balla participe avec Depero et l’artiste Enrico Prampolini à l’Exposition des arts décoratifs de Paris. Le Manifeste de l’aéropeinture futuriste , qu’il rédige en 1929, marque son dernier acte d’adhésion au futurisme, puisqu’il s’en dissocie au cours des années 1930, convaincu que la “peinture pure” peut être découverte dans le réalisme. Dès lors, son œuvre se caractérise par une peinture figurative. Giacomo Balla est mort le 1er mars 1958 à Rome.
Amadeo Modigliani(1884-1920) né à Livourne (Italie) et mort à Paris(France)
Amedeo Clemente Modigliani né le à Livourne (Italie) et mort le à Paris, est un peintre et sculpteur italien rattaché à l'École de Paris.
Peut-on classer Modigliani parmi les Expressionnistes? En tout cas, on ne le fait point sans quelques réserves. Car, l'art de cet Italien, qui vient à Paris en 1906, est loin d'incliner aux débordements.
Lié aux Cubistes et à leurs amis, interrogeant comme eux Cézanne et la sculpture nègre, Modigliani choisit cependant une direction différente de la leur, il veut la simplification de la forme, non son morcellement. D'ailleurs, son moyen d'expression essentiel est la ligne. Une ligne longue, souple, qui évolue avec langueur, avec quelque morbidité: la ligne des Siennois du XIVème siècle, (celle de Baldovinetti, de Botticelli) devenue mélancolique et maniérée. Quant aux couleurs, elles viennent se loger sagement dans les compartiments qu'elle leur trace, n'ajoutant guère autre chose au tableau qu'un supplément de mélancolie est parfois, dans les nus, une splendeur sourde est artificielle.
Modigliani ne s'intéresse guère au paysage et pas du tout à la nature morte. Ses yeux sont requis par l'être humain, par ce qu'il voit de vain, d'affligeant dans la destinée de l'homme. Aussi, presque tous ses personnages, appartiennent ils à la même race fatiguée, nerveuse, anxieuse, vulnérable. Ils sont devant nous dans des attitudes compassées, nous invitant à mesurer leur tristesse et tout le mal qu'ils ont à vivre. Même les nus, dont certains pourtant étalent triomphalement une nudité assez lascive, ne semblent guère avoir connu d'autre caresse que celle de cette sinueuse arabesque dans laquelle l'artiste les a enfermés avec une hautaine élégance.
Giorgio de Chirico (1888-1978) né à Vólos (Thessalie, Grèce) et mort au Rome
Giorgio De Chirico, né le à Vólos en Thessalie (Grèce), et mort le à Rome (Italie), est un peintre, sculpteur et écrivain italien dont les œuvres, unanimement admirées des surréalistes jusqu'en 1925, ont ensuite été rejetées tout aussi unanimement. Il est l'un des fondateurs du mouvement de la peinture métaphysique. Le peintre italien qui s'établit à Paris en 1911, vise lui aussi à nous dépayser, mais le monde où il nous introduit est fort différent de celui de Chagall. Ses moyens, d'autre part, ne sont pas ceux de la peinture moderne proprement dite. Alors que tous les artistes contemporains qui veulent innover récusent la perspective de la Renaissance, lui voit "un rapport troublant" entre elle et la métaphysique, et il en use avec ostentation. Sa manière lui permet elle d'atteindre son but? Incontestablement, ce qu'il nous met sous les yeux est à la fois identifiable et mystérieux, familier et déconcertant. Ses places si logiquement construites, qu'il encadre de portiques et d'architectures factices, nous inquiètent par l'intensité de leur vide; les ombres qui s'y découpent si sèchement à côté d'une lumière mélancolique, nous obsèdent. Les statues s'y trouvent à mi-chemin entre l'être vivant et son image dans le marbre. On a l'impression qu'à tout instant elles peuvent ou bien descendre de leur socle pour se mêler à notre vie ou bien au contraire se pétrifier totalement dans une indifférence absolue. Nous sentons nous plus à l'aise quand, vers 1915, les figures sont remplacées par des mannequins, quand des lattes de bois se combinent dans des intérieurs pour constituer de vains échafaudages, quand nous voyons s'y ajouter les images réalistes de ces biscuits que le peintre, mobilisé, a la surprise de découvrir dans le ghetto de Ferrare?
Le seul domaine où se produisent avec le même naturel des rencontres aussi impossibles, où la même netteté sert de masque à un sens non moins obscur, c'est celui du rêve. Domaine dont Chirico n'est certes pas le premier à tenir compte, mais qu'il est le premier à introduire dans l'art du XXème siècle. D'ailleurs, il ne restera pas fidèle à cette peinture que l'on a qualifiée de métaphysique et qui séduira les Surréalistes: dans les années vingt, il s'en détourne pour évoluer vers un art de plus en plus littéraire, voire de plus en plus académique.
Au cours de la Première Guerre mondiale, deux autres peintres italiens, Carra, l'ancien Futuriste, et Giorgio Morandi (1890-1964) se rapprochent de Chirico. Dans un certain sens, on pourrait même dire que Morandi demeurera partisan d'un art métaphysique jusqu'à la fin de sa carrière. Sans doute rejettera-t-il dès 1920-1921 le dessin très strict et rigide qui enfermait les objets de ses natures mortes vers 1918, mais en leur donnant des contours qui semblent hésiter à les définir, de peur d'emprisonner, de paralyser leur vie délicate, en les revêtant d'un coloris d'une grande retenue et d'une extrême subtilité, en les enveloppant d'une lumière rêveuse et caressante, il fait prendre aux bols, aux bouteilles, aux carafes, aux lampes, aux boîtes, qui reviennent si souvent chez lui, une étrangeté d'autant plus mystérieuse qu'ils apparaissent dans un monde où frémit tendrement un silence méditatif.Lucio Fontana (1899-1968) né à Rosario (Argentine) et mort à Comabbio (Italie)
Lucio Fontana, né le à Rosario, province de Santa Fe, Argentine et mort le
7 septembre 1968 à Comabbio, près de Varèse en Italie, est un peintre et sculpteur italo-argentin, fondateur du mouvement spatialiste associé à l'art informel.Le nom des œuvres sont écrits en italien comme "Concetto spaziale, Attesa" (« Concept spatial, Attente »). Parmi les oeuvres significatives de son travail, on peut tour à tour noter les sculptures comme "Natura" de 1959-1960, "les Buchi", "les Ambienti Spaziali", "les Inchiostri et les Attese".
Chez Fontana, l'oeuvre ne procède plus d'une soumission de la matière à la forme mais tente de saisir la matière comme sujet propre de son élaboration.
Alberto Burri(1915-1995) né à Città di Castello (Italie) et mort à Nice (France)
Alberto Burri est un artiste plasticien italien, peintre, graveur et sculpteur né à Città di Castello (Province de Pérouse, Ombrie, Italie) le et mort à Nice (France - Alpes-Maritimes) le . Il est associé au courant matiériste du mouvement de l'Art informel européen et qualifiait son style de polymatérialiste. Il entretient également des liens avec le spatialisme de Lucio Fontana et aura, avec Antoni Tàpies, une influence sur le renouveau de l'art de l'assemblage d'après-guerre en Amérique (Robert Rauschenberg) comme en Europe.
Après des études de médecine, Alberto Burri obtient son diplôme de médecin de l'université de Pérouse en 1940 et sert dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Capturé avec son unité en Tunisie, il se lance dans la peinture en 1944 alors qu'il est détenu à Hereford (Texas) dans un camp d'internement pour prisonniers de guerre. Il fait alors ses premières expériences de peinture sur des sacs de jute.
Libéré en 1946, il s'installe à Rome où a lieu, l'année suivante, sa première exposition personnelle d'œuvres abstraites constituées de graphismes linéaires à la Galleria La Margherita. En 1948, il y expose ses premiers "Bianchi e Catrami (blancs et goudrons)". En 1949, avec "SZ1", son premier Sacco imprimé, il commence à réaliser sa célèbre série des "Sacchi", dans laquelle il inclut dans la composition des sacs en toile de jute, qu'il peint, racle et plonge dans la colle avant de les recouvrir de linges usés et déchirés, dont il utilise les trous, rapiéçages, abrasions ou éraflures, métaphores glauques de chair humaine meurtrie, blessée et ensanglantée. La même année, il expose à Paris au Salon des réalités nouvelles. De cette époque datent les premiers "Catrami (goudrons)" et "Neri (noirs)". Ses premiers grands sacs suivront en 1952.
En 1950, il fonde à Rome le "Gruppo Origine"(it) avec Giuseppe Capogrossi, Ettore Colla et Mario Balocco. En 1950-1953 il réalise "les Muffe" (moisissures), puis en 1950-55 la série des "Gobbi" (bossus) ou dipinti aggettanti. En 1952, il participe à la XXVIe biennale de Venise, et Lucio Fontana achète une de ses œuvres. L'année suivante, il est le seul artiste italien à participer à l'exposition Younger European Painters, organisée par James-Johnson Sweeney au musée Solomon R. Guggenheim de New York. Robert Rauschenberg lui rend ensuite visite à Rome et les principes qu'il a mis en œuvre sont ensuite repris par les néo-dadaistes américains, dont Burri est considéré comme le précurseur. Avec les expositions de Chicago et New York de 1953, il reçoit une reconnaissance internationale et se rend de 1953 à 1960 aux États-Unis pour donner des cours. En 1955 il expose à la VIIe Quadriennale nationale d'Art de Rome et à l'Oakland Art Museum.
En 1954-1955 ont lieu les premières "Combustioni" de plastique brûlé, où les minces couches de plastique, déformées et trouées par les flammes, reprennent le thème de la blessure, physique ou morale. En 1956, c'est Michel Tapié qui présente à la galerie Rive droite à Paris les œuvres d'Alberto Burri après avoir présenté celle de Capogrossi en 1951 dans l'exposition "Véhémences confrontées". Ses expositions se succèdent alors sans discontinuer en Italie, en France et aux États-Unis.
À partir de 1956, il introduit, selon le même principe que les séries précédentes, des morceaux de bois (Legni, 1957), de plastique (Plastiche, 1957), de tôles industrielles rouillées et soumises à une forte chaleur (Ferri, 1958).
Il participa aux documenta 2, 3 et 7 de Cassel en 1959, 1964 et 1982. Il retourne s'installer à Rome en 1960, au moment où est célébrée sa première rétrospective, lors de la Biennale de Venise, à laquelle il participa sept fois de 1952 à 1995. En 1964 il reçoit le prix Marzotto et, en 1972, son œuvre fait l'objet de deux retrospectives à Turin et à Paris.
Puis, à partir de 1973, il réalise les cretti (crevasses), compositions de très grand format utilisant des résines qui rappellent les crevasses et les fendillements de la boue séchée au soleil. L'utilisation des craquelures comme procédé rythmique n'est pas sans rappeler les céramiques chinoises anciennes (Cesare Brandi).
Burri se lance ensuite, dans les années 1970, dans la réalisation d'œuvres en cellotex (mélange de sciure et de colle) avec très peu de couleurs : noir, blanc et or.
En 1981 la Fondation Burri est inaugurée au palais Albizzini de Città di Castello, avec une première donation de 32 œuvres, complétée en 1990 par de grands cycles picturaux présentés à proximité dans d'anciens séchoirs à tabacs.
Dans la ville de Gibellina en Sicile, il réalise entre 1985 et 1989 le Grande Cretto en recouvrant de ciment blanc tout un quartier détruit par un tremblement de terre et abandonné par les habitants. Il s'agit d'un exemple monumental de land art. Il se présente comme une immense chappe (coltre) de ciment blanc qui s'étale sur le flanc sud sud-est de la montagne selon la forme d'un quadrilatère irrégulier de quelque 300 mètres sur 400. Dans le ciment ont été tracées de grandes tranchées, de 1,60 mètre de profondeur et de 2 à 3 mètres de largeur, permettant aux visiteurs de circuler. Elles suivent le tracé des rues de l'ancienne ville, et permettent de restituer l'idée de la cité avant le tremblement de terre.
Il reçoit l'ordre du Mérite italien en 1994, l'année précédant son décès à Nice en 1995.
Domenico Mimmo Rotella(1918-2006) né à Catanzaro(Italie) et mort à Milan
Domenico Mimmo Rotella est un artiste plasticien italien, né le à Catanzaro (Calabre) et mort le à Milan.
S'il conserve les caractéristiques premières du tableau (châssis, toiles), il choisit pourtant de ne pas recourir aux conventions qui s'ensuivent et remplace la peinture par l'affiche décollée. Directement extraite de la rue, elle est un palimpseste urbain et quotidien, un lieu de vision où les informations apparaissent pour être recouvertes par d'autres qui disparaîtront à leur tour, déchirées, lacérées, occultées, etc...La miction des images les défait de leur sens d'origine au profit de leur équivalent plastique et visuel qui se montre alors dans son aspect le plus immédiat. C'est ainsi que certains décollages de Mimmo Rotella donnent lieu à des "ensembles abstraits" ("In Poco in Su")), 1954), d'autres font apparaître des mots ou des images tronqués ("Estoverso", 1958; "la célèbre Marylin", 1963) qui donnent l'impression de retenir en eux, figée, une parcelle du passé.
Il participera aussi, vers la fin des années 50, aux premières expériences de "musique/action" développées par Fluxus, à Cologne, avec Nam June Paik, Wolf Vostell, Ben Patterson. En 1965, à Paris, Mimmo Rotella est présent à la Galerie J avec Béguier, Gianni Bertini, Pol Bury, Alain Jacquet, Nikos, pour l'exposition qui consacre le Mec'Art (Mechanical Art). Pour Pierre Restany, le Mec'Art permet de "faire du cliché reporté un élément actif d'intervention sur le champ visuel, le catalyseur de la restructuration mécanique de l'image".
Emilio Vedova(1919-2006) né et mort à Venise
Emilio Vedova (né à Venise, le et mort dans cette même ville le ) est un peintre et un graveur italien du XXe siècle, l'un des plus en vue après la Seconde Guerre mondiale.
| "Ciclo" |
"Ciclo" est un tableau dans lequel la peinture se fait geste, le geste se fait trace, trace que quelques couleurs suffisent à nommer, signe d'un désir ou d'une nécessité intérieure dont seul le tableau, par son vocabulaire visuel propre et immédiat, peut, comme le miroir de ce désir ou de cette nécessité, espérer rendre compte.
Enrico Castellani (1930-2017) né à Castelmassa et mort à Viterbe
Enrico Castellani, né le à Castelmassa et mort le à Viterbe, est un peintre italien qui a participé au groupe ZERO.
Il entre en 1952 à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, puis en 1956 à l'Ecole nationale supérieure de la Cambre. En 1959, il va prendre explicitement parti contre les excès du tachisme et de la peinture informelle qui prédominent dans les années 50, en créant avec Piero Manzoni la revue "Azimuth".Enrico Castellani est considéré comme l'un des acteurs importants de l'avant-garde artistique en Italie dans la seconde moitié du XXe siècle. L'artiste américain Donald Judd l'a qualifié en 1966 de « l'un des pères du minimalisme », en référence à ses peintures monochromes, dans lesquelles il transforme la surface en un paysage de géométries hypnotiques.
La vérité est que la monochromie a été la dernière chance de la peinture pour se différencier des autres arts.
Jannis Kounellis(1933-2017) né au Pirée (Grèce) et mort à Rome (Italie)
Jannis Kounellis, né le au Pirée en Grèce et mort le à Rome en Italie, est un peintre, sculpteur et professeur d'université grec puis italien et l'un des artistes représentant de l'Arte Povera. L'Italie lui fait découvrir les travaux d'Alberto Burri et de Lucio Fontana. Ses premières oeuvres sont des tableaux sur lesquels apparaissent différents signes, chiffres et lettres dont la valeur phonétique absente l'intéresse particulièrement: Kounellis en prononce les sons lorsque, pour une exposition, il recouvre de cers signes les murs de la Galerie La Tartugara. Vers la fin des années 60, il rejoindra la nouvelle génération d'artistes italiens fédérés par le critique d'art Germano Celant sous le label d'Arte Povera, dont l'exposition fondatrice commune eut lieu à Gênes, à la Galerie La Bertesca.
Parmi les oeuvres emblématiques de son travail, il se définit lui-même comme "un poète muet, un peintre aveugle, un musicien sourd". "Sans titre" (1988) réunit un grand nombre d'éléments de son langage propre au sein de l'Arte Povera.
Il reste attentif aux buts qu'il assigne à l'art et à l'artiste qui doit, à travers la mémoire personnelle, collective et historique d'une grâce perdue, "tracer un chemin dramatique pour retrouver l'unité".
Sandro Chia (1946- ) né à Florence
Sandro Chia, né le à Florence (Toscane, Italie), est un peintre et graveur italien contemporain et l'un des protagonistes importants du mouvement Trans-avant-garde.
Après avoir étudié à l'Institut des Arts, Sandro Chia s'inscrit à l'Académie des Arts de Florence, obtenant son diplôme en 1969.
Il voyage en Inde, en Turquie et dans l'ensemble de l'Europe avant de s'établir à Rome en 1970. Il continue à travailler dans le domaine conceptuel, faisant beaucoup d'expositions à Rome et en Europe dans les années 1970.
Après avoir obtenu une bourse de la ville de Mönchengladbach en Allemagne, il va y travailler de septembre 1980 à août 1981, date à laquelle il s'installe à New York.
En 1985, il participe à la Biennale de Paris. Aujourd'hui, ses activités se partagent entre New York, Montalcino et Rome. De Chagall à Picasso, de Cézanne ("Three Men at table", 1981-1982) à de Chirico, de Carrà futuriste à Picabia, de l'expressionnisme au Blaue Reiter (voir l'huile sur toile "Sight, Plight", 1987 où un cheval cubiste rouge fuit des centaines d'yeux), l'oeuvre de Chia est la conséquence et le jaillissement de langages contaminés à travers le processus de l'art, des fauves aux symbolistes, aboutissement à un style pleinement italien.
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